04 avril 2006

Bob Mould - Black Sheets of Rain


Cet album date de l'année 1990, et c'est à cette époque que je l'ai découvert. Je ne sais plus comment je l'avais appris, mais je savais déjà avant de l'écouter pour la première fois que Bob Mould avait été un des membres du groupe indy légendaire Hüsker Dü de chez SST (comme Sonic Youth et Black Flag).

Black Sheets of Rain est d'une telle noirceur qu'il m'a fallu un bout de temps avant de l'apprécier, bien plus noir que deux autres groupes que j'ai découvert à la même époque, The Wedding Present et ultra vivid scene. J'ai compris par la suite que je connaissais déjà le bassiste (Tony Maimone) et le batteur (Anton Fier), le premier pour avoir été membre de Pere Ubu et le deuxième pour avoir contribué à Desire develops an edge de Kip Hanrahan. D'ailleurs, Fier et Maimone ont fait du très bon boulot sur cet album.

La noirceur ne se reflète pas seulement dans la musique, elle est également tangible dans les paroles, où il est souvent question de rupture et d'incompréhension. Un petit échantillon du dernier morceau, le magistral Sacrifice/Let there be peace: If you're planning a future of indefinite grace, you better start removing the lines of deceit from your face.

27 mars 2006

Anita Lane - Dirty Pearl


Anita Lane fait partie du clan des Australiens qui ont débarqué en Europe avec Nick Cave et elle a co-écrit quelques chansons avec Nick Cave. Elle a également enregistré deux CD avec des reprises de Gainsburg avec Mick Harvey.

Dirty Pearl est certainement un des CD les plus mélancoliques que je connaisse, mais je n'ai jamais cessé de l'aimer (je dois être mélancolique, moi aussi...). Sur ce CD, Anita Lane nous parle de rêves, amants, baisers, de l'absurdité et de la cruauté de l'amour. Sa façon de chanter fait penser à Nico et Jane Birkin, on reconnaît immédiatement sa voix chaleureuse qui est parfois plus près d'une récitation que du chant, mais qui laisse rarement indifférent.

Quatre morceaux de ce CD ont été pris du EP Dirty Sings et trois autres morceaux ont été enregistré pour d'autres CD, et les enregistrements ont eu lieu en Australie, Angleterre et Allemagne entre 1982 et 1993. Ce CD contient également deux reprises: Sexual Healing de Marvin Gaye et Lost in Music de Sister Sledge (qui devient une sorte de profession de foi à cause des paroles légèrement modifées).
Malgré cela, ce CD reste très cohérent, probablement à cause des contributions de membres des Bad Seeds ou même de Nick Cave sur la totalité des morceaux.


Ali Farka Touré avec Ry Cooder - Talking Timbuktu


Parfois ce qu'on appelle World Music n'est autre chose que de la musique occidentale avec des samples volés et une petite touche "ethnique". Ce n'est certainement pas le cas de "Talking Timbuktu".
Comme beaucoup de musiciens africains, Ali Farka Touré fait partie de la caste des griots, et il représente à ce titre la voix de la tradition. Dans le cas de Touré, cette tradition s'est enrichie de la musique pop et notamment du blues.
En septembre 1993 Touré et ses deux musiciens (Hamma Sankaré et Oumar Touré) étaient en tournée aux Etats Unis. Ry Cooder (qui a également largement contribué à populariser la musique cubaine) les a invités d'enregistrer quelques titres dans son studio. Le résultat de ses enregistrements a été Talking Timbuktu.

Tous les titres (à part une chanson traditionnelle) ont été écrits par Ali Farka Touré et ils ont un tempo plutôt lent. Les paroles concernent divers sujets comme l'amour ou le recrutement des jeunes pour en faire des soldats et ils sont en Songhai, Bambara, Peul et Tamasheck.

Les chansons peuvent être classées en trois catégories:

1) L'Afrique ("Sega" et "Banga")
Ces deux morceaux sont joués par Touré et son groupe, uniquement avec des instruments traditionnels, et ils sonnent comme s'ils avaient été enregistrés en Afrique.

2) Ali et Ry ("Bonde", "Soukora", "Gomni", "Keito", "Diaraby")
Ali Farka Touré chante et joue avec une guitare acoustique ou électrique sur la plupart des morceaux, pendant que son groupe utilise des percussions et chante le refrain. Ry Cooder se joigne à eux, et utilise essentiellement la guitare électrique.

C'est probablement à cause des refrains que certains de ces morceaux donnent l'impression que Ry Cooder improvise pendant que les autres musiciens jouent tout simplement leur morceau. Sur "Diaraby" Ry s'exerce sur plusieurs instruments à la fois, ce qui renforce encore cet effet.

3) Le bœuf ("Amandrai", "Lasidan", "Ai Du")
Se joignent à Ali Farka Touré, son groupe et Ry Cooder: John Patucci (basse), Jim Keltner (batteries), Clarence 'Gatemouth' Brown (guitare et violon).

Ces morceaux sont certainement les meilleurs, car les musiciens prennent le temps pour une improvisation collective.

J'aimerais conclure cet avis avec une suggestion pour ceux qui ont déjà acheté ce CD. Essayez de changer l'ordre de morceaux, de façon à ce que le concert commence avec seulement trois musiciens et intègre successivement de plus en plus de monde. Ce nouvel ordre serait: 4, 8, 1, 2, 3, 7, 10, 5, 9, 6, et son effet est surprenant!


Recherche de collaborateurs

Bonjour tout le monde. Je suis actuellement à la recherche d'auteurs bénévoles pour ce blog. Le but du blog est de créer une plateforme d'auteurs indépendants qui fournissent des critiques exclusives de CD de variété internationale.

Chaque auteur utilisera son propre pseudo et pourra ajouter, enlever ou modifier ses critiques comme bon lui semble.

Si vous êtes intéressé, merci de me contacter: damospace arobase hotmail point com

Je viens de poster deux critiques de CD (qui n'ont pas été écrites pour ce blog) pour donner une petite idée comment cela pourrait se présenter.